Le titre du film est beau, les mariés aussi, bien qu’ils tirent des tronches d’enterrement. Sous la pression de sa famille, Saïd, fils de bouchers, arabe et homosexuel dans le placard, a consenti à épouser Hadjira, pécheresse repentie, entrée dans la religion après une idylle scandaleuse avec un dealer. A défaut d’être des âmes sœurs, les personnages seront amis. Des fugues nocturnes du jeune marié, qui rejoint chaque soir un nouveau plan Grindr, à l’isolement affectif de son épouse, qui désespère de tomber enceinte, c’est un même frémissement de honte et de solitude que recueille le film, sous la surface souriante des apparences. Avec ce nouveau long-métrage, Nadir Moknèche (Lola Pater) dresse le portrait intime d’enfants de l’immigration tenaillés entre leurs désirs et la tradition. (d'après la critique de Sandra Onana dans Libération)