L’automne pastel s’installe mais Bruxelles se pare à nouveau pour 10 jours de rose fuchsia et d’un jaune insolent, fières couleurs du Pink Screens, votre festival de cinéma queer qui ouvre les portes de sa 23e édition. Fictions, documentaires, animations et expérimentaux, ce sont plus de cent films venus du monde entier qui illumineront les écrans de la ville, offrant des récits où les marges deviennent le centre. Plus qu'un simple festival, le Pink Screens est une ode à la créativité queer, un espace où les films ne se contentent pas de divertir mais interrogent, provoquent, et surtout, ne demandent pas la permission.

Un focus sera proposé cette année à nos manières de vieillir queer. Que deviennent nos désirs et nos amours, notre rapport aux autres (Old Narcissus), à la communauté (Lesvia), à la famille (All Shall Be well), à notre propre corps (Kobieta Z), à notre histoire (Desire Lines) quand le temps passe ? Mais plus que le temps et son empreinte sur soi et ce qui nous entoure, comment nous inscrivons-nous collectivement dans cette culture queer mosaïque, polymorphe, mouvante et dans sa transmission ? « Vieillir queer » se penche aussi sur les héritages que nous nous inventons et sur l’ensemble des archives qui font traces et cousent une mémoire salutaire

Plus de 70 courts-métrages répartis en 11 séances vous sont également proposés, et témoignent de l’infinie palette des tons de l’esthétique queer. Nombreux sont ceux cette année qui, par leur format serré, capturent nos relations contemporaines dans ce qu'elles ont parfois de fugitif, rapide, souvent facilitées par le virtuel. Mais loin de le dénoncer comme signes d'une époque désenchantée, ces films explorent la beauté qui peut aussi émerger de nouvelles dynamiques ; les multiples façons par lesquelles subvertir les normes du plan cul pour inventer du neuf, et offrir une déclinaison des possibles amoureux et amicaux, à l’instar des Sweet dogs de la séance éponyme.

Comme l'an dernier, plusieurs prix récompenseront des courts-métrages. Deux de ces prix seront spécifiquement dédiés à des films belges, notre pays n’étant pas en reste de pépites cinématographiques. Une nouveauté belge d’ailleurs : d’anciens films projetés dans les éditions précédentes sont disponibles sur Auvio, la plateforme de streaming gratuite de la RTBF, dans une nouvelle section « Pink Screens », de même que plusieurs courts de cette année, après leur projection au festival. Vous aurez donc la possibilité de retrouver quelques-uns de vos coups de cœur, ou peut-être LE film que vous avez manqué !

Le festival, c'est aussi une exposition grand format dans les caves du Cinéma Galeries, où des artistes expriment fièrement leur engagement. Ce sont des lectures, des ateliers, des performances, des rencontres, des discussions animées en bord de scène ou autour d'un verre dans le bar du Nova. Et bien sûr, c'est l'occasion d'échanger avec les artistes et réalisateur·ices présent·es, de partager l'énergie d'une équipe de bénévoles déjantée, de remuer son corps aux soirées du jeudi et de finir en beauté avec une Pink Night qui fera vibrer le cœur de Bruxelles. Alors que vous soyez cinéphile averti·e, amateurice de rencontres, ou simplement à la recherche d’un bon moyen d’éviter la pluie, rejoignez-nous pour cette aventure collective où le cinéma queer s’éclate, s’affirme et s’amuse.